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L’éco-anxiété est l’expression de fortes émotions face à la dégradation de l’état de la planète, de la pollution, la dégradation des sols, l’effondrement de la biodiversité, la gestion de l’eau, ou encore le réchauffement climatique. Ces émotions sont aussi bien de l’angoisse, que de la frustration, de la colère, de l’impuissance et de la culpabilité. Parmi ces craintes, des idées comme la mort et la fin du monde sont prépondérantes.

Les causes de l’éco-anxiété sont principalement liées à l’état de la planète, entre la pollution des ressources naturelles, la diminution des populations animales et le réchauffement climatique. C’est cependant l’inaction ou les projets jugés inutiles des structures gouvernantes qui pousse les individus vers ce mal être11.

Cela est intimement lié à la surinformation des individus, notamment avec internet facile d’accès. C’est parce que la pratique des usages de ce moyen de communication est très utilisée par les jeunes (14-25 ans) qu’ils sont les principales victimes de l’éco-anxiété.

Il est aussi mis en avant que le choix des mots dans les discours écologiques encourage l’éco-anxiété, comme les termes d’effondrement et d’extinction. La manière dont les scientifiques formulent la problématique sont aussi une cause d’éco-anxiété.

Les éco-anxieux

Les éco-anxieux sont principalement des personnes sensibles aux problèmes liés au réchauffement de la planète.

Si les éco-anxieux ne représentaient auparavant qu’une minorité de personnes, ce n’est plus le cas maintenant. Selon l’étude de 2021, Young People’s Voices on Climate Anxiety, Government Betrayal and Moral Injury : A Global Phenomenon dans la revue The Lancet Planetary Health, sur 10 000 jeunes entre 16 et 25 ans étudiés dans dix pays différents, 84 % se disent « inquiets » de l’état de la planète tandis 59 % se disent « très inquiets »4,11. La moitié des personnes questionnées déclarent se sentir anxieux, tristes et en colère concernant la crise climatiques. Selon une étude de 2022 réalisée auprès de 2 080 adultes résidant dans des pays francophones d’Europe et d’Afrique, bien que la plupart des participants rapportent faire l’expérience occasionnelle d’éco-anxiété, 11.67% présentent des niveaux significativement élevées d’éco-anxiété et associé à des répercussions dans leur vie quotidienne, telles qu’une incapacité à se rendre au travail ou à l’école en raison de la détresse occasionnée par l’éco-anxiété13.

Éco-anxiété et les actions

Si l’éco-anxiété est vue comme un problème, elle est aussi un moteur d’action9. Cet état provoque un effet de responsabilité de l’individu face au réchauffement climatique. Ainsi, les actions vont du débat sur la pertinence de faire des enfants dans un cadre de surpopulation de la planète ou encore de changements dans les méthodes de consommations14. Parce qu’elle n’est pas irrationnelle et n’est pas provoquée par un évènement traumatisant comme un accident ou un viol, l’éco-anxiété ne peut pas être soignée classiquement par la thérapie9,2; si bien qu’elle motive les éco-anxieux à trouver des solutions concrètes15. L’exemple le plus célèbre est la grève scolaire pour le climat de Greta Thunberg3. Cela étant, une étude de 2022 a montré que la fonction mobilisatrice de l’éco-anxiété dépendait du niveau de sévérité de cette dernière, avec l’observation que des niveaux trop élevées d’éco-anxiété sont associées à des effets potentiellement inhibiteurs sur le plan de l’action13. Cette dernière étude confirme les observations d’une première étude de 2019 portée par la praticienne en analyse psycho-organique Charline Schmerber : 30 % témoignaient que leur sentiment d’éco-anxiété bloquait leur mouvement et leur regard vers l’avenir, mais 60 % trouvaient dans l’action une stratégie à leurs angoisses16.